Ce site dédié à l'oeuvre de Charles JULIET est un espace de documentation subjective et de rencontre entre ses Lecteurs et l'Association "La Cause des Causeuses", avec son accord, les principaux événements concernant son actualité éditoriale et ses rencontres publiques y ont été évoqués. Suite à son décès le 28 Juillet 2024, ce site est désormais consacré à la mise en valeur de son oeuvre.

P.O.L

Charles JULIET évoque Bram VAN VELDE sur France-Culture avec Marie RICHEUX | 19 Février 2020 | Emission PAR LES TEMPS QUI COURENT

 

Rencontres avec Bram Van Velde Charles JULIET 001

 

Excellent entretien avec une rare émotion et de très belles lectures à voix haute ...

Charles Juliet : "L'art doit être un lieu où trouver du vrai"


La mort d'un Ami , Paul OTCHAKOVSKY-LAURENS,Editeur principal de Charles JULIET

 

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Didier Pobel , Charles Juliet,  Paul Otchakovsky-Laurens  

 

Paul et Charles, il s'agit une amitié qui n'a pas fait de bruit médiatique... Et on voit dans la presse du jour qu'elle n'est même pas mentionnée, au profit d'autres auteurs qui ont été plus visibles et sans doute plus rentables pour la maison d'édition. Ainsi sont les médias qui sans y prêter garde ne résument les destins qu'en retenant les riches heures d'une vie d'éditeur en occultant l'humus des belles rencontres et des fidélités sincères.  Avec la notoriété réciproque, les moments complices se sont espacés, entre Paul et Charles l'un à Paris, l'autre "en Province" comme il me l'a dit ce matin avec un petit sourire. Ils parlaient de tout...  Il s'estimaient depuis le début de la maison d'édition, au point que Charles a renoncé parfois à ses droits d'auteur pour que l'aventure éditoriale continue. Paul n'avait probablement pas projeté de mourir si tôt  en laissant tout le monde en rade avec des manuscrits , des livres à paraître, des promesses peut-être, des rendez-vous qui n'auront jamais lieu, des courriers auxquels les réponses sont devenues impossibles.  Mais la tristesse de Charles est là, digne,  discrète, calme , l'onde de choc de la nouvelle l'atteint sans altérer sa sagesse. Paul était son ami, il restera son ami. Il n'ose pas appeler Jean-Paul HIRCH, pressentant que c'est lui qui va assumer une grande partie des "choses à faire" autour de cette disparition inattendue... Comment entrer dans le bureau de Paul sans frissonner... Comment soutenir la famille et la nouvelle épouse encore en soins, dont les nouvelles ne filtrent pas... Qu'est devenu le conducteur qui a percuté leur voiture ? On ne parle que des gens célèbres... mais on en parle de façon hâtive et biaisée... Paul ne se prenait pas au sérieux, et il laisse pourtant deux films autobiographiques , qui semblent un peu tardifs... Ils vont prendre toute leur place même s'ils parlent désormais à sa place, avec une part d'ombre qu'il a reléguée au maximum, ce n'est pas l'histoire qui compte, c'est le contenu qui donne la forme, et celle-ci séduit ou non... Rien n'est gagné à l'avance, et perdre fait partie de la rencontre avec le texte, avant même la personne qui a écrit le texte... Après c'est du compagnonnage discret, de la bienveillance, de la distinction, de la galanterie affectueuse... Paul est vivant dans le coeur de Charles. Il n'écrira pas à chaud sur l'événement de son éloignement physique...  

                                                                                                                      


GRATITUDE, Journal IX de Charles JULIET chez P.O.L. bientôt en librairie

 

L'avant dernier journal prévu par Charles JULIET va paraître à la rentrée chez P.O.L.

 En quatrième de couverture, vous trouverez ceci :

 

Gratitude 

Journal IX  2004 - 2006

Intrusions dans l’intime, retours à l’enfance, doutes, interrogations, réflexions diverses, notes sur des personnes rencontrées…, ce journal répond au besoin que j’ai de retenir ce qui m’échappe, cette vie qui me traverse et dont je tiens à garder la trace. Certes le temps emporte tout, mais donner forme à ce que je veux ne pas perdre, c’est mieux me comprendre, c’est dégager le sens de ce qui m’échoit. Et au terme de la moisson engrangée, c’est offrir les mots rassemblés à cet autre qui se cherche. En espérant le rejoindre dans sa solitude et lui être ce compagnon qui chemine à ses côtés.

 

 


Rencontres avec Bram Van Velde de Charles JULIET vient de paraître en # formatpoche chez P.O.L

 

RENCONTRES AVEC BRAM VAN VELDE Charles JULIET

 

                                               

              C'est par la misère que j'ai approché la vie.

                La toile est liée à un drame fondamental

                La peinture, c'est un oeil, un oeil aveuglé, qui continue de voir, qui voit ce qui l'aveugle.

                N'être rien. Simplement rien. C'est une expérience qui fait peur. Il faut tout lâcher.

                Pour être vrai, il faut plonger, toucher le fond.

                La toile ne vient pas de la tête, mais de la vie. Je ne fais que chercher la vie.

                Tout ça échappe à la pensée, à la volonté.

                                                                                                                Bram Van Velde

 

 

Rencontre avec Bram Van Velde, Quatrième de couverture. P.O.L #formapoche, 2016.

Edition précédente   http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-86744-663-4


Charles JULIET , Prix Goncourt Poésie - Robert Sabatier - 2013 , Enfin !

 

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 Charles Juliet au présent
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

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Photo Couverture 

Raoul UBAC

Champ jaune - 1965

 

Entre 23 ans et 79 ans, Charles  a travaillé chaque texte de son parcours d'auteur avec application et désir de trouver "le mot juste". Il a creusé, creusé en lui-même et sur la page, "une route toute droite" ... C'est ce qu'il nous a dit un jour avec une mimique de satisfaction, en faisant un geste précis avec la main. Il y a fort longtemps que nous le lisons et savions qu'il méritait la reconnaissance de ses pairs  à la hauteur de l'engagement de toute une vie, de toute une énergie et d'une extrême exigence dans la volonté de rester accessible au plus grand nombre. Ses fidèles lecteurs ont à coeur de ne pas le voir perturbé par cette notoriété soudaine qui n'a que l'intérêt de mettre en avant une oeuvre majeure de ces temps où chacun, chacune semble chercher sa respiration dans un monde désordonné, maltraitant et bien trop souvent déboussolé. L'écriture poétique de Charles Juliet est pour nous l'antidote au désespoir car elle invite à récurer les plaies  en soi, pour soulager celles des contemporains, en leur proposant de s'atteler  pour eux-mêmes à la recherche   du "regard inversé",  sorte de soc labourant la mémoire à rebours, dans l'espoir  de faire remonter à la surface  la composition des racines  qui conditionnent la vision déviée et la souffrance au présent.  Ecrire c'est guérir aussi !

4 Décembre 2013 | Marie-Thérèse PEYRIN

Le poème est un pansement vitalisant :

 

toi qui t'abreuves

aux sources profondes

qui jouis de la réponse

sans avoir eu

à poser la question

 

qui te confonds

avec la terre

de mes collines

 

qui a connu

tant de saisons

d'heures torrides

de nits où

les pierres éclataient

 

ouvre -moi

le chemin

 

assiste-moi

au long

de la spirale

 

aide-moi

à naître

 

MOISSONS, P.O.L , p. 180

 


 

La main 1947 L'homme qui chavire 1950 GIACOMETTI
GIACOMETTI  La main  1947  Homme qui chavire 1950

 

 

Ainsi dire tout à la fois

 

la  fragilité

 

et

 

la  force

 

Le besoin de briser les entraves

 

Et

 

l’appartenance à la terre

 

Ce  qui agresse violente déchire

 

ce qui abaisse humilie écrase

 

et une énergie trempée au feu des épreuves

 

un infissurable noyau

 

La précarité

 

le temps  qui use dégrade

 

nous pousse vers la mort

 

et

 

cette ardente, cette impérieuse tension

 

vers l’immuable

 

l’intemporel.

 

L’angoisse

 

l’esseulement

 

le  tragique de la vie

 

et

 

la farouche résolution de faire face

 

de ne pas se laisser vaincre

 

d’affirmer une dignité.

 

 

 

«  J’ai compris d’une nouvelle façon un très vieux phénomène. Comment vous dire ? Avez-vous observé que plus une œuvre est vraie, plus elle a du style. Ce qui est étrange puisque le style n’est pas la vérité de l’apparence, et cependant, les têtes que je trouve les plus ressemblantes avec les têtes de n’importe qui que je rencontre dans la rue, sont les têtes les moins réalistes, les sculptures égyptiennes, chinoises ou grecques archaïques, ou chaldéennes . » Et plus loin, il [Giacometti] précise : «  On appelle styles ces visions arrêtées dans  le temps et dans l’espace. »

 

 

GIACOMETTI par Charles JULIET,

Editions F.HAZAN, 1985.

 

Texte de Charles JULIET  sur GIACOMETTI repris sans les images  chez P.O.L 1995.